Les oiseaux de la Big Meadow Bog
goéland argenté Photo prise par June Farnsworth
bruant des prés Photo prise par Kim Walker
busard Saint-Martin Photo prise par Dr. Richard Stem
Les oiseaux de la Big Meadow Bog ne sont pas très connus, surtout parce que l’accès au pré est devenu de plus en plus difficile après que les fossés aient été creusés et que la lourde végétation impassable ait envahi les régions qui sèchent. Avec les restaurations récentes, l’élévation du niveau de l’eau et la construction du trottoir, on peut s’attendre à plus d’observations et de connaissances des oiseaux, mais aussi à des changements chez les oiseaux résidants.
Durant l’été, les principaux oiseaux à voir le long du sentier comprennent les habitants comme le bruant des marais et la paruline masquée dans les lieux plus humides, le bruant des prés dans les endroits herbeux secs, le bruant chanteur et l’aulne attrape-mouches dans la végétation arbustive. On questionne à savoir si le bruant de Nelson est un habitant d’été, bien que lorsque la région devient plus humide, il peut coloniser la Big Meadow Bog. Plusieurs goélands argentés nicheurs et quelques goélands marins à dos noir sont encore présents dans une ancienne colonie de la région centrale. Au moins une paire de bussards Saint-Martin a fait son nid dans, ou très près, de la Big Meadow Bog et les adultes explorent régulièrement la tourbière. Après le mi-été, les bussards immatures fréquent la région. Des volées de Quiscales bronzés, souvent avec quelques merles à ailes-rouges, font des sorties dans la tourbière venant des terres élevées de chaque côté. Les hirondelles estiment que les régions marécageuses, surtout près de Westport, sont bonnes pour la nourriture. La plupart sont des hirondelles bicolores, mais les quelques hirondelles rustiques de l’île s’y retrouvent d’habitude aussi et parfois l’hirondelle à front blanc et l’hirondelle de rivage les rejoignent pour se nourrir. Les vautours à tête rouge sont communs en l’air du mi-été à l’automne, moins communs aux autres moments.
Les oiseaux aquatiques préfèrent les étangs, surtout le canard noir et le colvert sporadique, mais la sarcelle d’hiver et le canard d’Amérique font leur nid dans la tourbière ou tout près, aussi possiblement le canard pilet et parfois le canard chipeau. Presque toutes les espèces du héron figurant sur la liste de la Nouvelle-Écosse ont paru dans les étangs à un moment ou autre. Le grand héron bleu ne fait pas son nid sur l’Île Brier, mais les oiseaux immatures arrivent pour se nourrir dans les étangs de la tourbière après le mi-été. D’autres hérons rares du sud comme l’aigrette nivale, la grande aigrette, le héron tricolore et le héron pic bœuf, ainsi que deux espèces de héron bihoreau qui sont possiblement des vagabonds surtout tôt au printemps (mars-avril) et tard en été.
Durant le plus fort de la migration au printemps et à l’automne, -mi-mai à tôt en juin et mi-août à octobre-, presque n’importe quelle espèce migrante et une bonne quantité de vagabonds passagers sont aperçus le long du sentier du gros pré. Cela rend presqu’impossible de prédire ce qui pourrait être là en ces moments. Pour une description des plus de 350 espèces connues sur l’île, voir la publication d’Eric Mills et Lance Laviolette (2011), the Birds of Brier Island, Nova Scotia, publiée par le Nova Scotia Institute of Science.
Texte de Dr. Eric Mills
grand héron bleu Photo prise par Dr. Richard Stern
sarcelle d'hiver Photo prise par Kim Walker
héron pic bœuf Photo prise par Dr. Richard Stern
moucherolle d'auline Photo prise par Kim Walker
Les plantes de Big Meadow Bog
chicouté Photo prise par David Maserole Parcs Canada
rossoli Photo prise par Dr. Nick Hill
bouleau glanduleux Photo prise par June Farnsworth
La Big Meadow Bog est une tourbière entourée de deux crêtes de basalte. Il y a une diversité de flores qui habitent les marécages, les marais herbeux, les marécages forestiers et les tourbières qui composent la Big Meadow Bog : (des espèces séparées de leur variété principale) quelques flores de la plaine côtière de l’Atlantique et les plantes arctiques-alpines se mêlent avec les espèces boréales plus communes qui composent la plupart de la Big Meadow Bog. Les eaux remontantes de la Baie de Fundy maintiennent le climat doux en été, permettant à ces plantes de survivre. On aperçoit aussi la flore typique des marais salants.
La flore de la Plaine côtière de l’Atlantique La Plaine côtière de l’Atlantique s’étend le long de la côte de l’Atlantique depuis la Floride jusqu’à la Nouvelle-Angleterre. Le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse est le site d’une variété de plantes de la Plaine côtière de l’Atlantique, isolée de leurs chaînes principales dans les régions glacières et non-glacières de cette plaine côtière. La flore de la plaine côtière de l’Atlantique en Nouvelle-Écosse est grandement limitée aux zones humides au sud-ouest de la province, mais on la retrouve dans la Big Meadow Bog (marécages, orchidées et arbustes) où elle se mêle avec les espèces de plantes arctiques-alpines et boréales.
arbuste. Photo prise par Jeanette Denton
Plantes arctiques-alpines Les plantes arctiques-alpines poussent plus au nord ou dans les montagnes. Ces plantes sont séparées de leur habitat arctique-alpine ordinaire par une forêt boréale. Alors que les grandes glaces se formaient, ces plantes ont été poussées vers le sud. Quand la glace s’est retirée, les plantes arctiques-alpines ont suivi. Dans les régions convenables plus froides, les plantes arctiques sont restées. Ces plantes connaissent un taux de croissance lent et une très courte saison de croissance, fleurissant typiquement en mai ou tôt en juin. L’Île Brier était possiblement le premier endroit aux Maritimes à connaître la déglaciation selon les échantillons de base prises dans les tourbières sur l’île.
Deux plantes arctiques-alpines qui poussent dans la Big Meadow Bog qui sont menacées sont les avens des montagnes de l’est (Geum peckii) et le bouleau nain rare (Betula michauxii). Le climat frais favorise ces plantes. La population de ces avens sur l’Île Brier est séparée des seules autres régions globales, les Montagnes blanches du New Hampshire et une petite population au Lac Harris sur la péninsule Digby. Le projet de restauration de Big Meadow Bog appuie la population menacée d’avens des montagnes de l’est qui fleurit de juin à septembre. Le bouleau nain n’est pas accessible du sentier.
Plantes de la forêt boréale Les plantes boréales des communautés de tourbières sont capables de tolérer les habitats aigres, infertiles et inondés et comprennent les conifères (épinette noire, mélèze), les arbustes (aulne, thé du Labrador, baie de houx, kalmia à feuilles étroites, bleuet, chèvrefeuille de montagne), les sous-abrisseaux (chicouté, canneberge, quatre-temps), le carex et l’herbe de coton. D’autres espèces communes comprennent des herbes, la mousse, le champignon et le lichen. Deux plantes boréales rares retrouvées dans la tourbière sont l’hépatique germandrée et le carex livide (carex livida).
avens des montagnes de l'est Photo prise par Jeanette Denton
La mousse sphaigne forme une couche spongieuse épaisse sur la terre saturée. Parce que la terre de la forêt boréale est acide, elle n’est pas favorable aux bactéries nitrifiantes. Quelques plantes ont adapté des façons d’acquérir la nutrition de la protéine animale en produisant des enzymes qui digèrent le nutriment des insectes. Ces plantes carnivores comprennent la sarracénie pourpre et le rossolis.
Sources:
"Biodiversity in the Boreal Forest: Shrubs, Mosses and Lichens." http://www.ramp-alberta.org/river/boreal/alberta/plants.aspx
"Boreal forest of Canada."
https://en.wikipedia.org/wiki/Boreal_forest_of_Canada
Crowley, Megan and Beals, Lindsey. Atlantic Coastal Plain Flora in Nova Scotia Identification & Information Guide. Mersey Tobeatic Research Institute, 2011.
Munro, Marian C; Newell, Ruth E.; Hill, Nicholas M. Nova Scotia Plants. Province of Nova Scotia, 2014.
orchidée rose Photo prise par Dr. Nick Hill
L’avens des montagnes de l’est
espèce menacé
L’avens des montagnes de l’est (Geum peckii) est une plante vivace arctique-alpine en péril qui pousse seulement dans les Montagnes blanches du New Hampshire et en Nouvelle-Écosse. Plus de 95 % de toutes les plantes d’avens des montagnes de l’est individuelles en Nouvelle-Écosse se retrouvent sur l’Île Brier et une plus petite population se situe au Lac Harris sur la péninsule Digby. Sur l’Île Brier, seulement 10 % de la population de l’avens des montagnes de l’est se situe dans un habitat d’un champs pétrolifère et 90 % se situe dans une tourbière. Les tourbières sont des marécages où la mousse sphaigne, ainsi que les autres mousses, carex et plantes ligneuses formant la tourbe, ont accumulé avec le temps. Il y a trois types de tourbières : tourbière (mot d’origine gaélique qui signifie terrain mou), marécage (mot d’origine islandaise pour bourbier) et quelques marais. Les tourbières sont des endroits spéciaux où les plantes, comme le rossolis, la sarracénie pourpre, les plantes éricacées et l’orchidée se sont adaptées à un environnement ayant peu de nutrition.
L’avens des montagnes de l’est menacé fait partie d’une communauté de végétations de tourbières qui est unique au Canada et retrouvée seulement en Nouvelle-Écosse. Les habitats des zones humides où la plupart des avens des montagnes de l’est se retrouvent sont riches en biodiversité et fournissent d’importants services à l’écosystème.
Un niveau d’eau élevé et une maigre disponibilité de nutriments sont des qualités typiques pour l’avens des montagnes de l’est. Il tolère l’ombrage et préfère les habitats frais et humides. L’avens des montagnes de l’est vit le long des bords des tourbières (laggs) de Big Meadow Bog où l’écoulement des crêtes de basalte avoisinantes fournissent le calcium. Durant les années 1950, les fossés de drainage ont été creusés le long de Big Meadows Bog dans une tentative de créer un terrain agricole. Le plan a échoué, et l’eau a continué de s’écouler de la tourbière. Les goélands nicheurs et la végétation concurrentielle sont arrivés, menaçant la survie de la population d’avens des montagnes de l’est.
Le Comité sur le statut de la faune menacée au Canada (CSSFMC) a déterminé en 1986 que les avens des montagnes de l’est sont menacés. L’espèce a été inscrite comme étant menacée selon la Loi néo-écossaise sur les espèces menacées en 2000 et la Loi fédérale sur les espèces en danger (EED) en 2003. Une stratégie de rétablissement a été créée qui présente les mesures requises pour le rétablissement de l’espèce et pour protéger l’habitat essentiel. Le rétablissement impliquait la diversion de l’eau à l’écart des fossés de drainage afin de maintenir l’eau dans la tourbière de Big Meadow Bog.
La tourbière de Big Meadow Bog se fait restaurer dans l’espoir que les niveaux d’eau plus élevés décourageront les milliers de goélands nicheurs qui polluent la Big Meadow Bog avec leurs excréments. Les nutriments des goélands menacent l’écosystème en santé et la qualité de l’eau souterraine, en plus des habitats de la flore, y compris celui de l’avens des montagnes de l’est et autres flores rares et en danger.
L’avens de la montagne de l’est peut être trompé pour la renoncule âcre. Les feuilles de l’avens des montagnes de l’est sont rondes et poussent à la base de la plante. Elles fleurissent de juin à septembre en produisant d’un à cinq fleurs jaunes d’un diamètre de 1 à 3 cm. Les fleurs ont cinq pétales et grandissent le long d’une tige d’une hauteur de 20 à 40 cm.
En protégeant l’avens des montagnes de l’est et son habitat essentiel, les bénéfices s’étendent à d’autres espèces et à l’écosystème dans son ensemble. La sélaginelle boréale rare (Selaginella, selaginoïdes) et possiblement la schizée naine côtière (Schizea pusilla) ont déjà été perdues quand Big Meadow Bog a été creusée. On s’attend à ce que le rétablissement de l’avens des montagnes de l’est va bénéficier à la plus grande communauté écologique dans la Big Meadow Bog.
Sources :
Eastern Mountain Avens (Geum peckii) : Plan d’action 2018
https://www.canada.ca/en/environment-climate-change/services/species-risk-public-registry/action-plans/eastern-mountain-avens-2018.html
Tourbières
https://www.hww.c/en/wild-spaces/peatlands.htm.
Photos prise par June Farnsworth
Texte de Jeanette Denton
LA BIG MEADOW BOG - usages traditionnels
L’Île Brier, avec ses anses, eaux côtières, vasières et forêts, ont fourni la nourriture et l’abri aux Mi’kmaqs alors que la roche basalte de lave locale a servi de riche ressource au travail des outils pour la chasse et la pêche. Les Mi’kmaqs sur l’Île Brier ont utilisé la tourbière pendant des milliers d’années ; des artefacts retrouvées dans l’endroit indiquent que le peuple mi’kmaq y vivait depuis aussi loin qu’en 1000 av. J.C.
Dans les années mi-1700, les Européens se sont établis sur l’Île Brier et ont gagné leur vie avec la pêche, la chasse et la cueillette des baies des tourbières. La tourbière a toujours été fascinante chez tous les gens qui l’ont fréquentée. Elle est à la fois sauvage et difficile à explorer, elle a cependant le pouvoir d’attirer les gens dans son espace magique. Les élèves de l’école Islands Consolidated ont récemment questionné les gens âgés de l’Île Brier qui ont pu réfléchir sur la tourbière et sur ses changements. Ils ont expliqué que dès que la tourbière ouverte soit devenue envahie d’arbres et d’arbustes, peu de gens ont visité l’endroit au cours des dernières décennies. Comment est-ce qu’un tel habitat peut être valable aux résidants de l’Île Brier ?
George Morrell et son attelage de bœufs tirent du bois avec son traîneau
Photo de reproduite avec la permission d'Eleanor Bailey
machine à crème glacée
Photo prise par Jacqueline Journeay
Alors que les questions du sondage ont été répondues, les yeux des gens âgés ont brillé et les sourires excités grandissaient quand ils ont découvert les vrais bienfaits de cette ancienne tourbière. Chaque automne, les débouchées de la tourbière étaient endiguées afin d’augmenter le niveau d’eau et de retenir la glace de l’hiver pour un approvisionnement annuel retenu dans trois glacières à Westport. Avant la réfrigération, cette pratique était déterminante pour maintenir au froid les aliments des ménages et pour fournir la glace au salon de la crème glacée du village dans la préparation de cette traite bien-aimée. Mieux encore, la glace était de grande valeur à l’industrie de la pêche.
Les jeunes et moins jeunes étaient capables de patiner sur l’étang à Jimmy et le long du ruisseau serpenté appelée la Rivière du serpent qui se rend jusqu’à l’autre côté de l’Île Brier. Les feux de joie et les fêtes de patinage étaient communs. Le hockey était aussi une attraction principale et bien que certains bâtons avaient été fabriqués à la main et la rondelle souvent manquante ait été remplacée par une petite roche, le jeu était très amusant ! L’étang gelé était utilisé comme une piste par les attelages de bœufs pour transporter des cargaisons de bois à feu nécessaires pour chauffer les maisons.
Les gens aînés ont raconté comment, dans le passé, ils enseignaient aux jeunes comment chasser le chevreuil dans les prés et les canards dans les étangs de plantes aquatiques. Il y avait des sorties de famille pour cueillir une variété de baies comme les bluets, les canneberges et les chicoutés et les pères organisaient des promenades le dimanche aux étangs de plantes aquatiques pour les bouquets des tables à manger.
Alors que la tourbière soit restaurée à son état naturel, nous nous souvenons de l’importance que la tourbière contribue à toute la vie sur terre.
Texte de L'Association du centre de découverte de la baie de Fundy.
Photo reproduite avec la permission de la Islands Historical Society
Photo reproduite avec la permission de la Islands Historical Society